Droit de Visite Après Divorce en Belgique : Comment ça fonctionne et que faire en cas de conflit ?

Qui décide du droit de visite après un divorce ?
Que faire si votre ex empêche les contacts avec votre enfant ?
Et comment s’assurer que ce droit soit respecté dans le temps ?

En Belgique, la séparation des parents n’efface pas les liens entre un enfant et ses deux parents. 

Même lorsque l’un ne vit pas avec l’enfant, il garde le droit de le voir, de passer du temps avec lui et de maintenir une relation stable

Ce droit s’appelle le droit de visite, et il est encadré par la loi.

Pourtant, dans la pratique, ce droit soulève beaucoup de questions et de tensions : refus de présenter l’enfant, non-respect des horaires, conflits parentaux, enfants qui refusent de se rendre chez l’autre parent…

Nous vous expliquons :

  • Ce qu’est exactement le droit de visite
  • Comment il est fixé (par accord ou par le juge)
  • Quelles formes il peut prendre
  • Et quels sont vos recours en cas de non-respect

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Qu’est-ce que le droit de visite en Belgique ?

Le droit de visite permet au parent qui n’a pas la garde principale de l’enfant de le voir et de passer du temps avec lui, selon des modalités définies d’un commun accord ou par le juge.
Il ne s’agit pas d’un privilège, mais d’un droit fondamental de l’enfant à maintenir des liens avec chacun de ses parents, même après leur séparation.

Lire aussi : Les 5 meilleurs arguments pour obtenir la garde exclusive des enfants

Un droit pour le parent, un droit pour l’enfant

Le droit de visite vise à :

  • Préserver la relation parent-enfant, malgré la séparation
  • Offrir à l’enfant une stabilité affective avec ses deux référents
  • Favoriser un équilibre dans son développement

Ce droit est accordé sauf situation exceptionnelle (violences, mise en danger, désintérêt grave du parent…).

Droit de visite et autorité parentale : deux notions différentes

Il est important de distinguer :

  • L’autorité parentale : c’est le droit de prendre les décisions importantes pour l’enfant (école, santé, religion…). Elle est en principe conjointe, même après le divorce.
  • Le droit de visite : il concerne uniquement le temps que l’enfant passe avec l’autre parent, sans lien avec les décisions éducatives.

Un parent peut donc ne pas avoir la garde, tout en conservant des droits de visite réguliers et structurés

Qui fixe le droit de visite après un divorce ?

Après un divorce ou une séparation, le droit de visite peut être défini de deux façons :

  • par un accord entre les parents,
  • ou par une décision du juge de la famille.

L’objectif reste toujours le même : garantir à l’enfant un lien régulier et équilibré avec ses deux parents, dans un cadre sécurisant.

Accord entre les parents

Les parents peuvent s’entendre librement sur :

  • Le rythme des visites (week-ends, vacances, jours fériés…)
  • Le lieu et les horaires de remise de l’enfant
  • Des règles spécifiques selon les besoins de l’enfant (ex. : adaptation progressive)

Cet accord est généralement formalisé par écrit dans une convention parentale, puis homologué par le juge. Une fois validée, elle a la même valeur qu’un jugement.

Avantage : l’accord amiable permet plus de souplesse et moins de tensions.

Lire aussi notre dossier complet sur : Le droit de garde des enfants après un divorce

Décision du juge en cas de désaccord

Si les parents ne parviennent pas à un accord, le juge de la famille fixe lui-même les modalités du droit de visite.
Il statue au cas par cas, en tenant toujours compte :

  • De l’intérêt supérieur de l’enfant
  • De la relation entre l’enfant et le parent concerné
  • De la capacité du parent à exercer ce droit dans de bonnes conditions

Le juge peut imposer un droit de visite classique, élargi, progressif ou encadré, selon les circonstances.

Quelles formes peut prendre le droit de visite ?

En Belgique, le droit de visite n’est pas figé. Il peut être adapté à chaque situation familiale, selon l’âge de l’enfant, la relation avec le parent concerné, et l’historique du lien parental. Le juge ou les parents peuvent opter pour différentes formules.

Droit de visite classique

C’est la formule la plus fréquente :

  • Un week-end sur deux, souvent du vendredi soir au dimanche soir
  • La moitié des vacances scolaires, en alternance chaque année
  • Éventuellement un jour fixe en semaine (mercredi ou jeudi)

Ce modèle permet de maintenir une relation régulière, tout en préservant une certaine stabilité pour l’enfant.

Droit de visite élargi

Le droit de visite peut être étendu, notamment si le parent est très impliqué et disponible :

  • Ajout de jours en semaine, soirées, ou une nuit supplémentaire
  • Répartition plus équilibrée sans aller jusqu’à une garde alternée

Ce format est souvent utilisé comme transition vers une résidence alternée.

Droit de visite supervisé

Dans les situations sensibles (violence, rupture de contact, conflit grave), le juge peut imposer un droit de visite :

  • Sous la surveillance d’un tiers neutre (éducateur, médiateur…)
  • Dans un lieu sécurisé (point rencontre, institution agréée)
  • Pendant une durée limitée, avec possibilité d’évolution

Ce dispositif vise à protéger l’enfant tout en maintenant le lien.

Droit de visite progressif

Utilisé lorsque le lien a été rompu ou n’a jamais été établi, par exemple avec un parent très peu présent jusqu’alors.

  • Les contacts sont courts au départ, puis augmentés progressivement
  • Objectif : reconstruire une relation de confiance

Absence ou retrait du droit de visite

Exceptionnellement, le droit de visite peut être suspendu ou supprimé par le juge :

  • En cas de danger pour l’enfant (violence, abus, désintérêt grave)
  • Si le parent refuse de respecter les décisions ou met l’enfant en danger moral

Mais cette décision est toujours motivée et encadrée, car priver un enfant de contact avec un parent est une mesure extrême.

Comment organiser le droit de visite concrètement ?

Pour que le droit de visite fonctionne sans conflits, il doit être clairement défini, précis et respecté dans la durée. Une bonne organisation permet d’assurer à l’enfant une stabilité et évite les tensions inutiles entre les parents.

Éléments à prévoir dans l’accord ou la décision

Que ce soit dans une convention parentale ou une décision du juge, il est essentiel de prévoir :

  • Le calendrier précis : week-ends, jours fériés, vacances scolaires, alternance annuelle pour Noël et Nouvel An…
  • Les heures et lieux de transfert de l’enfant (domicile, école, lieu neutre)
  • Les règles de transport (qui dépose, qui vient chercher)
  • Les modalités de communication entre parents et avec l’enfant
  • Les règles spécifiques (médicaments, obligations scolaires, sorties…)

Plus les règles sont anticipées, moins les malentendus sont fréquents.

Outils et bonnes pratiques

Pour faciliter la gestion du droit de visite, les parents peuvent :

  • Utiliser un calendrier partagé (Google Agenda, application co-parentalité…)
  • Formaliser les échanges importants par écrit (SMS, e-mails)
  • Privilégier un ton respectueux et neutre, surtout si la communication est difficile
  • Faire appel à un médiateur familial en cas de blocage ou d’incompréhension

Ces outils permettent de préserver la relation parentale tout en protégeant l’enfant d’un conflit de loyauté.

Que faire en cas de non-respect du droit de visite ?

Malgré une décision de justice ou un accord écrit, il arrive qu’un parent ne respecte pas les modalités du droit de visite. Cette situation est fréquente et peut avoir de lourdes conséquences sur l’équilibre de l’enfant.

Si un parent empêche les visites

Lorsque l’un des parents refuse de remettre l’enfant à l’autre, ou annule les visites de façon répétée :

  • Il est possible de commencer par une tentative de dialogue ou une médiation
  • En cas d’échec, vous pouvez saisir le juge de la famille pour faire respecter la décision
  • Le juge peut imposer des astreintes financières (pénalités en cas de non-respect)
  • Il peut aussi modifier le régime de garde, voire restreindre les droits du parent fautif

Il est essentiel de conserver des preuves écrites du non-respect (messages, attestations, constats).

Si l’enfant refuse d’aller chez l’autre parent

C’est une situation délicate. Le parent gardien ne peut pas refuser un droit de visite au nom de l’enfant, sauf en cas de danger grave.

Voici les démarches à envisager :

  • Chercher à comprendre les raisons du refus avec bienveillance
  • Faire appel à un psychologue ou médiateur spécialisé
  • Saisir le juge de la famille pour adapter le droit de visite si nécessaire

Le refus persistant de l’enfant peut justifier un changement progressif ou temporaire du régime, mais seul le juge peut en décider.

Le droit de visite peut-il évoluer dans le temps ?

Oui. Le droit de visite n’est jamais figé. Il peut être modifié, élargi, réduit ou suspendu, en fonction de l’évolution de la situation familiale, des besoins de l’enfant, ou du comportement des parents.

Quand et pourquoi modifier le droit de visite ?

Les circonstances suivantes peuvent justifier un ajustement :

  • Changement d’emploi ou d’horaires de travail d’un des parents
  • Déménagement rendant l’organisation initiale irréalisable
  • Âge ou besoins spécifiques de l’enfant (rythme scolaire, adolescence, santé…)
  • Amélioration ou dégradation de la relation parent-enfant
  • Comportement inadapté ou non-respect régulier du droit de visite

Dans tous les cas, il est possible :

  • Soit de modifier l’accord à l’amiable entre parents
  • Soit de saisir à nouveau le juge pour une révision de la décision initiale

Le juge adapte en fonction de l’intérêt de l’enfant

L’objectif reste toujours de garantir à l’enfant :

  • Un lien équilibré avec ses deux parents
  • Une organisation stable et cohérente avec son rythme de vie
  • Une protection contre les conflits parentaux

Le juge de la famille peut donc faire évoluer le droit de visite progressivement, à mesure que l’enfant grandit ou que les circonstances changent.

Le rôle de l’avocat et conclusion : faites-vous accompagner pour protéger vos droits

Organiser ou faire respecter un droit de visite n’est pas toujours simple. Entre tensions familiales, refus de communication ou conflits récurrents, il est souvent nécessaire d’être accompagné par un professionnel du droit.

Un avocat spécialisé en droit de la famille peut vous aider à :

  • Négocier un accord équilibré sur la garde et les visites
  • Faire homologuer une convention parentale devant le juge
  • Saisir le tribunal en cas de non-respect ou de blocage
  • Adapter le droit de visite si la situation évolue
  • Protéger l’intérêt de l’enfant dans un cadre légal solide

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FAQ – Droit de visite après un divorce en Belgique

1. Qui a droit au droit de visite après un divorce ?

Tout parent qui ne détient pas la résidence principale de l’enfant peut bénéficier d’un droit de visite, sauf décision judiciaire contraire en cas de danger.

2. Le droit de visite est-il automatique ?

Non. Il n’est pas automatique, mais il est en général accordé sauf si le juge estime que le contact est contraire à l’intérêt de l’enfant.

3. Puis-je refuser de laisser mon enfant aller chez l’autre parent ?

Non, sauf danger grave. En cas de désaccord, vous devez saisir le juge. Refuser le droit de visite peut entraîner des sanctions.

4. Mon ex ne respecte pas les horaires de visite, que faire ?

Conservez des preuves, essayez un dialogue ou une médiation. En cas de non-respect répété, vous pouvez saisir le juge pour faire appliquer ou modifier la décision.

5. Mon enfant refuse d’aller chez l’autre parent : que faire ?

Écoutez votre enfant, parlez avec l’autre parent, faites appel à un médiateur ou un psychologue. Ne prenez pas de décision unilatérale : saisissez le juge si nécessaire.

6. Le droit de visite peut-il se faire en lieu neutre ?

Oui, notamment en cas de conflits graves ou de violences. Le juge peut imposer un droit de visite encadré dans un espace sécurisé.

7. Peut-on suspendre le droit de visite ?

Oui, mais uniquement par décision judiciaire, sur base de preuves sérieuses de danger, d’abandon ou de comportement inadapté du parent concerné.

8. Est-ce que le droit de visite change si le parent déménage ?

Un déménagement important peut justifier une révision du droit de visite. Il faut alors saisir le juge pour adapter l’organisation.

9. Un grand-parent peut-il demander un droit de visite ?

Oui. La loi belge reconnaît aux grands-parents un droit de maintenir des liens avec leurs petits-enfants, en cas de rupture familiale.

10. Le droit de visite peut-il évoluer avec l’âge de l’enfant ?

Oui. Il peut être élargi, réduit ou réorganisé selon l’âge, la scolarité, la maturité ou les besoins de l’enfant. Toute modification se fait via accord ou décision du juge.