En Belgique, il est possible d’être licencié sans faute grave, par exemple pour des raisons économiques ou organisationnelles.
Ce type de rupture reste légal, à condition que l’employeur respecte la procédure et verse les indemnités prévues.
Découvrez vos droits, les obligations de l’employeur et les recours possibles avec l’aide d’un avocat en droit du travail.
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Contacter cet avocatPeut-on être licencié sans faute grave ?
Un licenciement possible, mais encadré par la loi
En Belgique, un employeur peut effectivement licencier un salarié sans faute grave, à condition de respecter certaines règles légales.
Le contrat de travail peut être rompu pour motif personnel, économique ou organisationnel, sans que le salarié ait commis de manquement particulier.
Cependant, le licenciement doit toujours reposer sur un motif réel et sérieux, c’est-à-dire une raison objective liée à la gestion de l’entreprise ou au comportement professionnel du travailleur.
Un renvoi arbitraire ou sans explication peut être considéré comme abusif et donner lieu à une indemnisation.
Exemples de licenciements sans faute grave
Les cas les plus fréquents sont :
- Réorganisation interne ou suppression de poste.
- Difficultés économiques affectant la société.
- Insuffisance de résultats ou manque de compétences.
- Incompatibilité d’équipe ou problème d’adaptation au poste.
Dans ces situations, l’employeur doit justifier le licenciement et verser les indemnités légales ou respecter un préavis.
Attention au licenciement abusif
Un employeur ne peut pas licencier un salarié sans raison valable ou de manière discriminatoire (âge, santé, grossesse, opinion, etc.).
Si le travailleur estime que la rupture est injustifiée ou vexatoire, il peut contester la décision devant le tribunal du travail.
En cas de succès, le juge peut condamner l’employeur à verser une indemnité pour licenciement abusif équivalente à plusieurs semaines de salaire.
Quel est la différence entre licenciement avec et sans faute grave ?
Le licenciement pour faute grave
Le licenciement pour faute grave intervient lorsqu’un salarié commet un acte rendant impossible la poursuite du contrat de travail.
Il s’agit d’un comportement considéré comme inacceptable par l’employeur, comme par exemple :
- Un vol ou détournement de biens de l’entreprise,
- Des insultes ou violences envers un collègue,
- Une absence injustifiée répétée,
- Ou une insubordination manifeste.
Dans ce cas, le contrat est rompu immédiatement, sans préavis ni indemnité.
L’employeur doit toutefois prouver la faute grave et respecter un délai strict pour notifier la rupture (généralement dans les trois jours ouvrables suivant la découverte des faits).
Le licenciement sans faute grave
Le licenciement sans faute grave, quant à lui, ne repose pas sur une faute du salarié.
L’employeur souhaite simplement mettre fin au contrat pour motif professionnel, économique ou relationnel.
Le travailleur conserve alors ses droits au préavis ou à une indemnité compensatoire.
Par exemple :
- Une réorganisation interne,
- Une baisse de performance,
- Ou une suppression de poste peuvent justifier une rupture sans faute grave.
Principales différences entre les deux types de licenciement
| Type de licenciement | Préavis | Indemnité | Droit au chômage |
| Avec faute grave | ❌ Non | ❌ Non | ✅ Oui (si l’ONEM reconnaît la bonne foi du salarié) |
| Sans faute grave | ✅ Oui | ✅ Oui | ✅ Oui |
Ainsi, contrairement à la faute grave, le licenciement sans faute n’efface pas les droits du salarié.
Il reste protégé par la loi et peut bénéficier du chômage et des indemnités légales prévues en cas de rupture du contrat.
Quelles sont les obligations de l’employeur en cas de licenciement sans faute grave ?
Respect du préavis ou paiement d’une indemnité
Lorsqu’un salarié est licencié sans faute grave, l’employeur doit respecter un préavis avant la rupture effective du contrat.
Ce préavis varie selon l’ancienneté du travailleur et sa catégorie professionnelle (ouvrier, employé, cadre).
Exemples de durées moyennes :
- Moins d’un an d’ancienneté : entre 2 et 6 semaines de préavis.
- Entre 5 et 10 ans : jusqu’à 20 semaines.
- Plus de 20 ans : jusqu’à 62 semaines.
L’employeur peut aussi choisir de rompre le contrat immédiatement en versant une indemnité compensatoire de préavis, équivalente au salaire brut que le salarié aurait perçu durant cette période.
Obligation de motiver le licenciement
Depuis la loi du 8 mai 2014, tout salarié licencié peut demander par écrit les motifs précis de la rupture.
L’employeur doit répondre dans un délai maximum de deux mois.
S’il ne le fait pas ou si la justification est insuffisante, il risque une sanction équivalente à deux semaines de salaire brut.
Cette règle vise à éviter les licenciements arbitraires et à garantir la transparence de la procédure.
Documents obligatoires remis au salarié
À la fin du contrat, l’employeur doit remettre plusieurs documents essentiels :
- La lettre de licenciement (avec date de fin de contrat).
- Le relevé de compte final et la fiche de paie du dernier mois.
- Le formulaire C4 pour introduire la demande de chômage auprès de l’ONEM.
- Et, le cas échéant, les attestations de vacances annuelles et les avantages non utilisés (chèques-repas, bonus, etc.).
Interdiction de licenciement discriminatoire
Même sans faute grave, un employeur ne peut pas licencier un salarié pour des raisons illégales :
- Grossesse ou congé de maternité,
- État de santé ou handicap,
- Origine, âge, opinions ou orientation sexuelle,
- Affiliation syndicale.
Tout licenciement fondé sur un critère discriminatoire peut être annulé par le tribunal du travail, avec à la clé des dommages et intérêts importants pour le salarié.
Quelles sont les indemnités de licenciement sans faute grave ?
L’indemnité compensatoire de préavis
Lorsqu’un employeur décide de mettre fin au contrat sans faute grave et sans que le salarié effectue son préavis, il doit verser une indemnité compensatoire de préavis.
Cette indemnité correspond au salaire brut que le travailleur aurait perçu s’il avait travaillé pendant toute la durée du préavis.
Elle inclut :
- Le salaire fixe mensuel,
- Les avantages en nature (voiture de société, téléphone, logement, etc.),
- Et les primes contractuelles ou commissions habituelles.
L’objectif est de protéger le salarié contre une perte brutale de revenu.
L’indemnité de congés non pris et autres avantages
Le salarié licencié a également droit au paiement de ses congés non pris à la date de la rupture du contrat.
Cette somme est versée sous forme d’un pécule de vacances, calculé en fonction du nombre de jours accumulés.
L’employeur doit aussi solder :
- Les primes d’ancienneté ou bonus dus,
- Les avantages non utilisés, tels que les écochèques ou chèques-repas,
- Et, le cas échéant, le treizième mois si celui-ci est prévu par le contrat ou la convention collective.
L’indemnité pour licenciement abusif
Si le salarié parvient à prouver que le licenciement est injustifié ou vexatoire, il peut réclamer une indemnité pour licenciement abusif.
Cette indemnité varie entre 3 et 17 semaines de salaire brut, selon la gravité du préjudice subi et l’absence de motif valable.
Exemples :
- Licenciement pour raison économique non démontrée.
- Rupture liée à une opinion syndicale ou personnelle.
- Absence totale d’explication de la part de l’employeur.
Cette compensation s’ajoute, dans certains cas, à l’indemnité de préavis.
Les indemnités spécifiques selon la convention collective
Certaines conventions collectives de travail (CCT) prévoient des indemnités supplémentaires en cas de licenciement, notamment :
- Pour les ouvriers de longue ancienneté,
- Ou dans les secteurs soumis à des restructurations fréquentes (construction, transport, industrie).
Il est donc conseillé de vérifier la CCT applicable à son entreprise pour connaître tous les droits liés au licenciement.
Licenciement sans faute grave : a-t-on droit au chômage ?
Droit automatique aux allocations de chômage
En Belgique, un salarié licencié sans faute grave conserve pleinement son droit au chômage.
Contrairement à un licenciement pour faute grave, cette rupture n’est pas considérée comme une sanction.
Le travailleur peut donc percevoir des allocations de chômage dès la fin de son contrat, à condition de remplir les conditions générales d’admissibilité (nombre de jours de travail, inscription comme demandeur d’emploi, etc.).
Démarches auprès de l’ONEM
Après la rupture du contrat, le salarié doit :
- Se rendre auprès d’un organisme de paiement (syndicat ou CAPAC).
- Remettre le formulaire C4 fourni par l’employeur.
- Remplir les déclarations nécessaires sur la raison du licenciement et la période de travail.
L’ONEM vérifie que le licenciement n’est ni volontaire, ni fautif, avant de valider le droit aux allocations.
En général, le versement commence après un court délai d’attente appelé délai de carence.
Cumul entre indemnité de préavis et chômage
Le salarié qui reçoit une indemnité compensatoire de préavis ne peut pas percevoir simultanément des allocations de chômage.
En pratique :
- Le paiement du chômage commence après la période correspondant au préavis payé.
- Exemple : si l’indemnité équivaut à 8 semaines de salaire, le droit au chômage débute après ces 8 semaines.
Cette règle évite le double paiement pour la même période.
Cas particulier : licenciement abusif ou contesté
Si le travailleur conteste son licenciement pour abus, il peut tout de même introduire sa demande de chômage.
L’ONEM n’attend pas la décision du tribunal pour octroyer les allocations, sauf s’il existe un doute sur la nature de la rupture (faute grave non prouvée, abandon de poste, etc.).
En cas de victoire au tribunal, le salarié peut cumuler l’indemnité obtenue avec les allocations déjà perçues, sans remboursement à effectuer.
Que faire en cas de licenciement injustifié ?
Contester le licenciement
Si vous estimez avoir été licencié sans motif valable ou dans des conditions injustes, vous pouvez contester la décision devant le tribunal du travail.
Cette procédure permet de vérifier si le licenciement repose bien sur un motif réel et sérieux.
Le salarié doit pouvoir présenter des preuves concrètes, telles que :
- Des évaluations positives récentes,
- Des e-mails internes montrant une absence de reproches,
- Ou encore des témoignages de collègues.
Le juge examinera la proportionnalité de la décision et pourra accorder des indemnités supplémentaires si le licenciement est jugé abusif.
Les recours possibles
Le salarié dispose de plusieurs options :
- Négocier un accord amiable avec l’employeur, souvent facilité par un avocat.
- Saisir directement le tribunal du travail, pour obtenir une indemnité pour licenciement abusif.
- Demander une conciliation avant l’audience, procédure rapide et gratuite.
- Dans de rares cas, le juge peut même ordonner une réintégration dans l’entreprise, notamment en cas de licenciement discriminatoire.
L’importance d’un avocat en droit du travail
Un avocat spécialisé en droit du travail est un atout précieux dans ce type de dossier.
Il peut :
- Vérifier la légalité du licenciement et la motivation de l’employeur,
- Calculer le montant exact des indemnités auxquelles vous avez droit,
- Et vous représenter devant le tribunal du travail en cas de contestation.
Si vos revenus sont limités, vous pouvez bénéficier d’un avocat pro deo, totalement ou partiellement pris en charge par l’État.
Cela vous permet d’obtenir une défense complète et professionnelle sans frais importants.
Licenciement collectif ou économique : un cas particulier
Quand parle-t-on de licenciement collectif ?
Un licenciement collectif survient lorsqu’une entreprise décide de supprimer plusieurs postes dans une période déterminée pour des raisons économiques ou structurelles.
Ce type de licenciement est strictement encadré par la loi belge et doit respecter une procédure d’information et de consultation avec les représentants du personnel ou les syndicats.
Les seuils varient selon la taille de l’entreprise.
Par exemple :
- À partir de 20 travailleurs licenciés sur 60 ou plus, on parle déjà de licenciement collectif.
- Dans les entreprises de petite taille, le seuil est adapté proportionnellement.
Procédure et droits des travailleurs
Avant toute décision, l’employeur doit :
- Informer le personnel et les syndicats du projet de licenciement.
- Justifier les raisons économiques ou techniques qui motivent la suppression d’emplois.
- Ouvrir une période de concertation afin de rechercher des solutions (reclassement, réduction du temps de travail, etc.).
Ce n’est qu’après cette phase que les licenciements peuvent être notifiés.
Chaque travailleur concerné reçoit alors :
- Un préavis ou une indemnité compensatoire,
- Un formulaire C4,
- Et l’accès à une cellule de reconversion financée par l’entreprise et la Région.
Les indemnités spécifiques en cas de licenciement économique
En plus des indemnités de préavis habituelles, les salariés concernés peuvent percevoir :
- Une indemnité de reclassement,
- Des primes de départ sectorielles,
- Ou un accompagnement personnalisé vers un nouvel emploi.
Dans certains secteurs (industrie, commerce, transport…), des conventions collectives prévoient des compléments financiers à charge de l’employeur ou du fonds sectoriel.
Accompagnement par un syndicat ou un avocat
Face à un licenciement collectif, il est fortement conseillé de se faire accompagner par un syndicat ou un avocat en droit du travail.
Ils peuvent :
- Vérifier la régularité de la procédure,
- Contester un licenciement individuel jugé abusif,
- Et défendre vos droits lors des négociations collectives.
En cas de doute sur la légalité du plan social, un avocat peut également introduire une action en justice pour non-respect de la procédure.
Faites-vous accompagner par un avocat spécialisé en droit du travail
Être licencié sans faute grave ne signifie pas que l’employeur peut agir librement.
En Belgique, le droit du travail encadre strictement la rupture du contrat : motif réel, préavis et indemnités sont des obligations légales.
Le salarié conserve par ailleurs ses droits au chômage et peut contester un licenciement abusif s’il estime que la décision est injustifiée.
Dans une telle situation, l’accompagnement d’un avocat en droit du travail est fortement recommandé.
Il permet de vérifier la légalité du licenciement, de calculer les indemnités dues et, le cas échéant, de défendre vos intérêts devant le tribunal du travail.
Et si vos ressources sont limitées, vous pouvez bénéficier d’un avocat pro deo, pour être assisté sans frais importants.
FAQ – Licenciement sans faute grave en Belgique
1. Peut-on me licencier sans faute grave ?
Oui, mais l’employeur doit respecter la procédure légale et motiver sa décision.
Un licenciement sans raison valable peut être qualifié d’abusif par le tribunal du travail.
2. Quelle est la différence entre faute grave et licenciement simple ?
La faute grave entraîne une rupture immédiate, sans préavis ni indemnité.
Le licenciement sans faute grave, lui, donne droit à un préavis ou à une indemnité compensatoire.
3. Ai-je droit au chômage si je suis licencié sans faute grave ?
Oui. Vous conservez votre droit aux allocations de chômage, à condition que le licenciement ne soit pas lié à une faute volontaire.
4. Que faire si je pense que mon licenciement est injustifié ?
Vous pouvez contester la décision devant le tribunal du travail.
Si le licenciement est jugé abusif, vous pourrez obtenir une indemnité pouvant aller jusqu’à 17 semaines de salaire.
5. Puis-je toucher une indemnité de préavis ?
Oui, sauf si vous prestez votre préavis.
En cas de rupture immédiate, l’employeur doit vous verser une indemnité compensatoire équivalente au salaire que vous auriez perçu.
6. Est-il utile de consulter un avocat ?
Oui, un avocat en droit du travail peut vérifier la légalité du licenciement, calculer vos indemnités et introduire un recours si nécessaire.
Il est possible d’obtenir un avocat pro deo pour une assistance gratuite selon vos revenus.