Comment Démissionner d’un CDI sans Perdre ses Droits

Démissionner d’un CDI est une décision importante, qui peut avoir de lourdes conséquences sur vos droits, notamment le chômage et certaines indemnités. 

Beaucoup de salariés hésitent à franchir le pas par peur de perdre ces avantages.

  • Est-il possible de démissionner sans perdre ses droits ?
  • Quels sont les cas où l’on peut toucher le chômage après une démission ?
  • Quelles démarches faut-il effectuer avant de remettre sa lettre ?
  • Quelles alternatives existent à la démission classique ?

Pour connaître vos droits, faites vous accompagner par un avocat en droit du travail.

Dans ce guide complet, nous allons passer en revue les situations qui permettent de quitter un CDI tout en conservant vos droits, les étapes à suivre pour sécuriser votre départ, ainsi que les solutions à envisager si vous souhaitez éviter les conséquences négatives d’une démission classique.

Besoin d’un avocat en droit du travail pour vous accompagner et vous défendre ?

Photo de Maître Stéphane RIXHON

Maître Stéphane RIXHON

Commune : Ixelles

Avocat spécialisé en droit de la famille, droit du roulage, droit pénal, droit de la santé et droit de l’urbanisme, attentif et expérimentée. Il est disponible 7j/7..

Compétences : Droit de la famille, Divorce, Médiation

Pro Deo : Oui

Contacter cet avocat
Photo de Maître Eva DELVAUX

Maître Eva DELVAUX

Commune : Saint-Gilles

Avocate en droit de la famille et droit pénal reconnu pour sa rigueur et sa combativité. Elle défend ses clients avec détermination.

Compétences : Droit pénal, Droit de la famille, Droit routier, Droit des étrangers

Pro Deo : Non

Contacter cet avocat
Photo de Maître Dorian VANDENSTEEN

Maître Julie Van Damme

Commune : Uccle

Avocat en droit des sociétés, droit du travail, il accompagne les familles, les salariés et les employeurs dans la résolution de leurs litiges.

Compétences : Droit de la famille, droit du travail, Licenciement, Harcèlement

Pro Deo : Oui

Contacter cet avocat

Quelles sont les conséquences habituelles d’une démission sur vos droits ?

En Belgique comme en France, démissionner d’un CDI entraîne généralement la perte de certains droits, sauf dans des cas spécifiques. Comprendre ces conséquences vous aidera à préparer votre départ de manière stratégique.

Perd-on automatiquement le droit au chômage en cas de démission ?

Dans la majorité des cas, oui.

  • En Belgique, l’ONEM considère qu’une démission est une rupture volontaire du contrat, ce qui prive le salarié de l’allocation de chômage, sauf exceptions prévues par la loi.
  • En France, Pôle emploi applique la même règle : un salarié démissionnaire n’a pas droit aux allocations, sauf si sa démission est reconnue comme légitime.

Cela signifie que sans motif reconnu, vous devrez attendre plusieurs mois, voire ne jamais percevoir d’indemnités.

Y a-t-il une indemnité de licenciement en cas de démission ?

Non. L’indemnité de licenciement est réservée aux ruptures initiées par l’employeur (licenciement économique, pour motif personnel, etc.). En cas de démission, vous n’y avez pas droit, sauf si un accord amiable ou une clause contractuelle le prévoit.

Qu’en est-il des avantages liés à l’emploi ?

Certains avantages cessent immédiatement à la fin du contrat, d’autres peuvent être maintenus pour une courte période :

  • Mutuelle et assurance santé : elles prennent fin à la date de votre départ, sauf prolongation possible via la portabilité (France) ou continuation individuelle (Belgique).
  • Véhicule ou logement de fonction : à restituer à l’employeur au moment du départ.
  • Primes ou bonus : en général perdus si les conditions (ancienneté, date de versement) ne sont pas atteintes.

Y a-t-il un préavis à respecter ?

Oui, la démission doit respecter le préavis légal ou contractuel.

  • En Belgique, la durée du préavis dépend de votre ancienneté.
  • En France, elle est fixée par la convention collective ou le contrat de travail.
    Ne pas respecter ce préavis peut entraîner le paiement d’une indemnité compensatoire à l’employeur.

Dans quels cas peut-on démissionner sans perdre ses droits au chômage ?

Contrairement à l’idée reçue, il existe plusieurs situations dans lesquelles vous pouvez démissionner d’un CDI tout en continuant à percevoir vos droits au chômage. 

Ces cas sont encadrés par la loi et doivent être reconnus par l’ONEM en Belgique ou par Pôle emploi en France.

Qu’est-ce qu’une démission légitime ?

Une démission est dite légitime lorsqu’elle résulte d’un événement ou d’une situation exceptionnelle qui justifie votre départ. Dans ces cas précis, la rupture du contrat n’est pas considérée comme une faute de votre part et vous conservez vos droits aux allocations de chômage.

Démission pour suivre un conjoint ou partenaire

Si votre conjoint ou partenaire légal doit déménager pour un nouvel emploi, une mutation ou pour créer une entreprise, vous pouvez démissionner pour le rejoindre.

  • Condition : fournir les justificatifs (contrat de travail, attestation de mutation, acte de mariage ou de cohabitation légale).
  • Intérêt : ce motif est reconnu dans la plupart des cas par les organismes de chômage.

Démission pour non-paiement du salaire

Si votre employeur ne vous verse pas votre salaire, vous êtes en droit de quitter votre poste.

  • Preuves nécessaires : bulletins de salaire manquants, relevés bancaires, échanges avec l’employeur.
  • Particularité : il est conseillé de saisir un conseiller juridique ou le tribunal du travail avant d’agir, afin de sécuriser la procédure.

Démission pour harcèlement moral ou sexuel

Lorsque l’environnement de travail devient nocif et met en danger votre santé mentale ou physique, la démission peut être reconnue comme légitime.

  • Justificatifs : rapports médicaux, témoignages, mails, plaintes déposées.
  • Démarche : signalement à l’employeur ou à un service RH avant de partir, afin de constituer un dossier solide.

Démission pour danger grave et imminent

Si vous êtes exposé à un risque immédiat pour votre santé ou votre sécurité (conditions dangereuses, absence d’équipements de protection…), vous pouvez quitter votre emploi sans perdre vos droits.

  • Exemple : travail en hauteur sans matériel de sécurité.
  • Condition : prouver que vous avez alerté l’employeur avant de démissionner.

Démission pour un projet professionnel validé

En France comme en Belgique, vous pouvez démissionner pour créer ou reprendre une entreprise, ou suivre une formation qualifiante, à condition que le projet soit validé par l’organisme compétent.

  • En France : validation par une commission régionale (Transition Pro).
  • En Belgique : certaines formations ou reconversions peuvent être financées par le Forem, Actiris ou le VDAB, tout en maintenant le droit au chômage.

Quelles démarches effectuer avant de démissionner ?

Pour éviter toute mauvaise surprise et maximiser vos chances de conserver vos droits, il est indispensable de préparer votre départ de manière rigoureuse.

Comment vérifier les conditions légales ?

Avant de remettre votre lettre, relisez attentivement votre contrat de travail et, si applicable, votre convention collective. Vous y trouverez :

  • La durée exacte du préavis à respecter
  • Les clauses particulières, comme une clause de non-concurrence ou des obligations de formation
  • Les modalités de rupture acceptées par votre employeur
    Informez-vous aussi sur les cas de démission légitime reconnus par l’ONEM ou Pôle emploi, afin de savoir si vous êtes couvert.

Pourquoi préparer un dossier justificatif ?

Si votre démission repose sur un motif légitime, vous devez être en mesure de le prouver. Cela signifie rassembler tous les documents nécessaires :

  • Attestation de mutation de votre conjoint
  • Contrats ou preuves d’inscription pour une formation
  • Échanges écrits avec l’employeur concernant un litige ou un non-paiement
    Un dossier complet augmente considérablement vos chances d’obtenir le maintien de vos droits.

Faut-il consulter un professionnel avant de démissionner ?

Oui, c’est fortement conseillé. Un avocat en droit du travail ou un conseiller juridique peut :

  • Confirmer que votre situation relève d’un motif légitime
  • Vous orienter vers les démarches exactes à suivre
  • Rédiger ou relire votre lettre de démission pour éviter toute erreur

Comment annoncer sa démission tout en protégeant ses droits ?

Une fois votre décision prise et vos justificatifs préparés, l’annonce de votre démission doit être faite de manière claire et conforme à la loi.

Quelle procédure respecter pour démissionner ?

La démission doit être formulée par écrit, idéalement via une lettre remise en main propre contre signature ou envoyée par courrier recommandé avec accusé de réception.

  • Indiquez la date à laquelle vous souhaitez quitter l’entreprise
  • Mentionnez le respect de votre préavis ou, si applicable, la demande de dispense
  • Gardez une copie datée et signée pour vos archives

Pourquoi rester en bons termes avec l’employeur ?

Même si vous quittez l’entreprise pour des raisons légitimes, maintenir une relation professionnelle facilite le transfert de dossier et évite des tensions inutiles.

  • Adoptez un ton courtois dans votre lettre
  • Proposez de former votre remplaçant
  • Finalisez les projets en cours autant que possible

Faut-il envisager une rupture d’un commun accord ?

Oui, si votre employeur est ouvert à la discussion, une rupture négociée peut vous permettre de :

  • Départir dans de meilleures conditions financières
  • Maintenir vos droits au chômage plus facilement qu’avec une démission classique
  • Éviter un préavis complet si les deux parties y trouvent un intérêt

Quelles alternatives à la démission permettent de conserver ses droits en Belgique ?

Si vous souhaitez mettre fin à votre contrat de travail en Belgique tout en évitant la perte de vos droits, plusieurs solutions existent en dehors de la démission classique.

La rupture d’un commun accord

En Belgique, il est possible de mettre fin à un contrat de travail en signant un accord mutuel avec votre employeur. 

Cette solution permet de convenir ensemble de la date de départ et des éventuelles indemnités.

Elle peut aussi éviter les tensions et faciliter l’accès aux allocations de chômage, puisque la rupture n’est pas considérée comme une démission volontaire dans certains cas reconnus par l’ONEM.

Le licenciement négocié

Si vous et votre employeur souhaitez mettre fin à la collaboration, il est parfois envisageable de négocier un licenciement plutôt que de démissionner. 

Cela implique que l’employeur mette officiellement fin au contrat, souvent avec un préavis ou une indemnité compensatoire. 

Cette méthode vous permet, sous conditions, de conserver vos droits au chômage puisque la rupture n’est pas initiée par vous.

Le congé pour convenance personnelle

En Belgique, il est également possible de demander un congé pour convenance personnelle (sans solde). 

Ce type de congé vous permet de vous éloigner de votre poste pendant une période définie tout en gardant un lien contractuel avec l’employeur. 

Vous ne percevez pas de salaire ni de chômage durant ce congé, mais il peut servir de transition avant un départ définitif ou un changement de carrière.

Que faire après la démission pour conserver ses droits en Belgique ?

Même si votre départ est justifié par un motif légitime, certaines démarches restent indispensables pour sécuriser vos droits.

S’inscrire rapidement comme demandeur d’emploi

Après la fin de votre contrat, vous devez vous inscrire sans attendre auprès de l’organisme régional compétent :

  • Actiris si vous résidez à Bruxelles
  • Le Forem si vous habitez en Wallonie
  • Le VDAB si vous vivez en Flandre
    Cette inscription est une condition obligatoire pour accéder aux allocations de chômage.

Fournir les preuves du motif légitime

Si votre démission doit être reconnue comme légitime par l’ONEM, vous devrez fournir tous les justificatifs nécessaires :

  • Attestation de mutation ou nouvel emploi du conjoint
  • Documents prouvant le non-paiement du salaire
  • Certificats médicaux ou preuves de harcèlement
    Plus votre dossier est complet, plus vos chances de conserver vos droits augmentent.

Respecter les obligations de recherche d’emploi

Même après une démission légitime, l’ONEM exige que vous soyez disponible et actif dans vos recherches de travail. Vous devrez répondre aux convocations, prouver vos démarches et suivre les formations éventuellement proposées.

Les points à retenir

Démissionner d’un CDI en Belgique sans perdre ses droits est possible, mais cela demande de bien connaître les règles et d’anticiper chaque étape. Les cas de démission légitime sont strictement encadrés par l’ONEM et nécessitent des preuves solides.

En vous renseignant avant de prendre votre décision, en préparant un dossier complet et en envisageant des alternatives comme la rupture d’un commun accord ou le licenciement négocié, vous maximisez vos chances de conserver vos droits au chômage.

Un départ bien préparé est un départ sécurisé : prenez le temps de vous informer, et n’hésitez pas à consulter un professionnel pour éviter les erreurs qui pourraient vous priver de vos avantages.

FAQ

Peut-on toucher le chômage après une démission en Belgique ?

Oui, mais uniquement si votre démission est reconnue comme légitime par l’ONEM, selon des critères précis.

Quels sont les motifs de démission légitime en Belgique ?

Ils incluent notamment le suivi de conjoint, le non-paiement du salaire, le harcèlement, un danger grave ou un projet professionnel validé.

Quel délai pour s’inscrire comme demandeur d’emploi après une démission ?

Il faut s’inscrire immédiatement auprès de l’organisme régional compétent (Actiris, Forem ou VDAB) pour éviter toute perte de droits.

Quelles preuves fournir à l’ONEM pour justifier une démission légitime ?

Des documents officiels tels qu’attestations d’employeur, certificats médicaux, relevés de salaire ou courriers recommandés.

Une rupture d’un commun accord permet-elle de conserver ses droits ?

Oui, dans certains cas, elle peut permettre de préserver le droit au chômage, mais les conditions doivent être vérifiées auprès de l’ONEM.

Le préavis est-il obligatoire même en cas de démission légitime ?

Oui, sauf si un accord avec l’employeur prévoit une dispense, éventuellement avec indemnité compensatoire.

Laisser un commentaire