Recel de vol : Peine, Recours et Défense

Le recel de vol est une infraction pénale grave en Belgique. Il consiste à détenir, acheter ou utiliser un bien volé en sachant qu’il provient d’un délit. Même sans avoir participé au vol, le receleur peut être poursuivi et risquer jusqu’à cinq ans de prison.

La loi belge prévoit également un délai de prescription pour cette infraction, qui dépend de la gravité des faits et du moment où la détention du bien s’est terminée.

En cas d’enquête ou d’accusation, il est essentiel de consulter un avocat pénaliste pour comprendre ses droits et préparer une défense adaptée.

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Maître Stéphane RIXHON

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Maître Eva DELVAUX

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Comprendre le recel de vol

Qu’est-ce que le recel de vol ?

Le recel de vol est défini par l’article 505 du Code pénal belge.

Il s’agit du fait de détenir, dissimuler, revendre ou utiliser un bien que l’on sait provenir d’une infraction, notamment d’un vol, d’une escroquerie ou d’un abus de confiance.

Le recel est donc une infraction distincte du vol : on peut être poursuivi pour recel même si le voleur n’est pas identifié.

Autrement dit, acheter ou conserver un objet dont on sait — ou devrait savoir — qu’il est volé, constitue un délit autonome puni par la loi.

Différence entre vol et recel

  • Le voleur est la personne qui commet le vol initial.
  • Le receleur est celle qui profite du bien volé après les faits.
    Ces deux infractions sont jugées séparément, et il est possible d’être condamné pour recel sans avoir participé au vol lui-même.

Exemples concrets de recel

  • Acheter un téléphone ou un ordinateur à un prix anormalement bas sans facture.
  • Conserver une voiture volée dans un garage ou la revendre sous un autre nom.
  • Accepter de garder un bien volé pour le compte d’un ami ou d’un proche.

Le recel peut donc concerner aussi bien des biens matériels (objets, véhicules, argent) que des sommes d’argent issues d’activités illégales.

Les éléments constitutifs du recel

Pour qu’une personne soit reconnue coupable de recel de vol, trois éléments doivent être réunis. Ces conditions permettent de distinguer une simple négligence d’un acte réellement frauduleux.

1. L’origine illicite du bien

Le bien doit provenir d’une infraction pénale préalable, comme :

  • un vol,
  • une escroquerie,
  • un abus de confiance,
  • ou tout autre délit ayant permis d’obtenir le bien illégalement.

Le recel n’existe donc pas si le bien a été acquis de manière licite, même si le vendeur est ensuite accusé d’un autre délit sans lien avec le bien en question.

2. La connaissance du caractère volé

Le receleur doit savoir — ou ne pas pouvoir ignorer — que le bien provient d’un vol.

Cette intention frauduleuse est essentielle pour établir la culpabilité.

Les tribunaux peuvent déduire cette connaissance à partir de circonstances telles que :

  • un prix anormalement bas,
  • l’absence de preuve d’achat ou de facture,
  • un comportement suspect du vendeur,
  • ou encore la dissimulation du bien.

Même si la personne affirme ne pas savoir que le bien était volé, elle peut être condamnée si les éléments montrent qu’elle aurait dû s’en douter.

3. La détention, la revente ou l’utilisation du bien

Le recel se matérialise par :

  • la possession ou le stockage d’un bien volé ;
  • la revente ou la transformation de ce bien ;
  • ou le profit indirect tiré de son usage (par exemple, l’utilisation d’un véhicule volé).

Le simple fait de conserver un bien volé suffit à caractériser l’infraction, même sans intention de le revendre.

En résumé : pour qu’il y ait recel, il faut un bien issu d’un vol, une connaissance du caractère illégal et un acte d’utilisation, de dissimulation ou de revente.

La peine pour recel de vol en Belgique

Peines prévues par le Code pénal

Le recel de vol est une infraction punie sévèrement par l’article 505 du Code pénal belge.

La peine varie selon la gravité des faits, la valeur du bien et le degré d’implication du receleur.

En règle générale, le recel est puni de :

  • 1 à 5 ans de prison,
  • et/ou d’une amende pouvant atteindre 200 000 €.

Ces sanctions peuvent être plus légères si le recel porte sur un bien de faible valeur, mais elles peuvent aussi être aggravées en cas de récidive ou de circonstances particulières.

Circonstances aggravantes

Les tribunaux peuvent alourdir la peine lorsque :

  • le recel est commis dans le cadre d’une activité professionnelle (ex. garagiste, bijoutier, revendeur en ligne) ;
  • l’auteur agit en bande organisée ;
  • ou lorsque le bien provient d’une infraction grave (cambriolage, vol avec violence, etc.).

Dans ces situations, le juge peut prononcer une peine d’emprisonnement ferme, voire une interdiction professionnelle.

Exemples de condamnations

  • Recel de voiture volée : peines de 2 à 5 ans de prison, amende importante et confiscation du véhicule.
  • Recel de téléphones ou bijoux volés : peines de quelques mois à 2 ans selon la valeur et la quantité.
  • Recel d’argent ou de biens issus d’une escroquerie : assimilé à du blanchiment, puni encore plus sévèrement.

Le juge tient toujours compte de la bonne foi ou de la coopération du prévenu, ce qui peut réduire la peine.

Quel est le délai de prescription du recel de vol ?

En Belgique, la prescription est le délai au-delà duquel l’auteur d’une infraction ne peut plus être poursuivi.

Pour le recel de vol, ce délai dépend de la nature de l’infraction :

  • lorsqu’il s’agit d’un délit (cas le plus courant), la prescription est de 5 ans ;
  • s’il est requalifié en crime (ex. recel d’un vol aggravé ou organisé), le délai passe à 10 ans.

Ces délais sont prévus par le Code d’instruction criminelle.

Le point de départ du délai

Le délai ne commence pas à la date du vol, mais à celle du dernier acte de détention ou d’utilisation du bien volé.

Le recel est une infraction continue, ce qui signifie que la prescription ne débute qu’à partir du moment où la personne cesse de détenir ou d’utiliser le bien.

Exemple : si une personne conserve une voiture volée pendant trois ans, le délai de 5 ans ne commence qu’à partir du jour où elle s’en sépare.

L’interruption de la prescription

Certaines démarches peuvent interrompre la prescription et faire repartir un nouveau délai :

  • une plainte déposée par la victime,
  • un acte d’enquête (perquisition, audition, saisie),
  • une citation à comparaître devant le tribunal.

Chaque acte relance un nouveau délai complet de 5 ou 10 ans selon la gravité du dossier.

Intérêt pratique

La prescription ne signifie pas l’innocence du prévenu, mais simplement que l’État ne peut plus le poursuivre.

Toutefois, si des preuves récentes apparaissent (par exemple, découverte du bien volé après plusieurs années), la justice peut réouvrir l’enquête si la prescription n’est pas encore atteinte.

Les recours et la défense en cas d’accusation de recel

Se défendre face à une accusation de recel

Être accusé de recel de vol ne signifie pas forcément être coupable.

Il appartient au parquet de prouver la connaissance du caractère volé du bien.

Un avocat pénaliste peut démontrer que l’accusé ignorait l’origine illégale ou qu’il a agi de bonne foi.

Plusieurs arguments de défense sont possibles :

  • prouver l’achat légal du bien (facture, preuve de paiement, annonce en ligne, etc.) ;
  • montrer que le prix n’était pas anormalement bas ;
  • contester la preuve de connaissance du vol (absence d’indices concrets) ;
  • ou invoquer l’erreur de bonne foi, si la personne pensait sincèrement que le bien était légitime.

Le rôle de l’avocat pénaliste

L’avocat intervient dès la phase d’enquête :

  • il assiste le client lors de l’audition policière ou devant le juge d’instruction ;
  • il vérifie la légalité des preuves (perquisition, saisie, audition) ;
  • il prépare la stratégie de défense selon la gravité des faits.

Si le dossier est solide, il peut négocier un classement sans suite ou une peine alternative (amende réduite, sursis, travail d’intérêt général).

Avocat pro deo à Bruxelles

Les personnes disposant de revenus modestes peuvent obtenir l’assistance d’un avocat pro deo, c’est-à-dire gratuit ou partiellement pris en charge.

La demande se fait auprès du Bureau d’aide juridique (BAJ), sur présentation de justificatifs de revenus.

Un avocat pro deo peut représenter efficacement le prévenu, déposer des recours et s’assurer que toutes les garanties légales sont respectées.

Conséquences d’une condamnation pour recel

Casier judiciaire et antécédents

Une condamnation pour recel de vol entraîne automatiquement une inscription au casier judiciaire.

Cette mention peut avoir des répercussions importantes :

  • difficultés à obtenir un emploi, notamment dans la fonction publique ou les métiers financiers ;
  • impossibilité d’exercer certaines professions réglementées (sécurité, comptabilité, droit, etc.) ;
  • obstacles pour obtenir un visa, un prêt ou une assurance.

La durée de maintien de cette inscription dépend de la gravité de la peine prononcée.

Effets sur la vie personnelle et professionnelle

Au-delà de la sanction pénale, une condamnation pour recel peut affecter la réputation et la confiance sociale de la personne condamnée.

Les employeurs, bailleurs ou institutions peuvent consulter le casier judiciaire modèle 596.1 avant d’engager ou de contracter avec un individu.

Possibilité de réhabilitation

Après un certain délai sans nouvelle infraction, la personne condamnée peut demander une réhabilitation judiciaire.

Cette procédure, encadrée par le Code d’instruction criminelle, permet de :

  • effacer la mention du casier judiciaire,
  • rétablir les droits civils et professionnels,
  • et réhabiliter l’image légale du condamné.

Le délai varie entre 3 et 10 ans selon la peine initiale (amende, sursis, prison).

Un avocat pénaliste peut accompagner la demande et préparer le dossier de réhabilitation.

Faites-vous accompagner par un avocat pénaliste

Le recel de vol est une infraction pénale grave en Belgique, souvent sous-estimée.

Même sans avoir participé au vol, le simple fait de détenir, utiliser ou revendre un bien volé en connaissance de cause peut entraîner jusqu’à cinq ans de prison et une amende importante.

Le délai de prescription dépend de la nature du recel et du moment où le bien volé a cessé d’être détenu.

Toute accusation de recel nécessite donc une analyse minutieuse du dossier et, surtout, l’intervention d’un avocat pénaliste pour assurer une défense solide.

En cas de doute, de convocation ou d’audition, il est essentiel de ne pas agir seul et de se faire accompagner par un professionnel expérimenté, capable de protéger vos droits à chaque étape de la procédure.

FAQ sur le recel

Qu’est-ce que le recel de vol ?

Le recel de vol est le fait de détenir, acheter, dissimuler ou utiliser un bien que l’on sait provenir d’un vol ou d’une infraction.
Il s’agit d’un délit distinct du vol lui-même, puni par l’article 505 du Code pénal belge.

Quelle est la peine pour recel de vol en Belgique ?

Le recel de vol est passible de 1 à 5 ans de prison et/ou d’une amende pouvant aller jusqu’à 200 000 €.

Les peines sont aggravées en cas de récidive, d’activité professionnelle frauduleuse ou de recel en bande organisée.

Quelle est la différence entre vol et recel ?

Le vol consiste à s’approprier illégalement un bien appartenant à autrui.
Le recel vise la personne qui profite ou cache un bien volé, sans forcément avoir participé au vol initial.

Quelle est la prescription pour un recel de vol ?

Le délai de prescription est de 5 ans pour un délit de recel ordinaire et de 10 ans si le recel est lié à un crime.

Ce délai commence à courir à partir de la fin de la détention du bien volé, et il peut être interrompu par tout acte d’enquête.

Peut-on être poursuivi pour recel sans savoir que le bien était volé ?

Non, la connaissance du caractère volé du bien doit être prouvée.

Cependant, si les circonstances montrent que la personne ne pouvait ignorer l’origine frauduleuse (prix anormalement bas, absence de facture…), elle peut être condamnée.

Que faire si je suis accusé à tort de recel ?

Il faut contacter immédiatement un avocat pénaliste.

Il pourra démontrer la bonne foi du prévenu, contester les preuves et, si nécessaire, demander un classement sans suite.

Que risque-t-on pour le recel d’une voiture volée ?

Le recel de voiture volée est considéré comme un cas aggravé.

Les peines peuvent aller jusqu’à 5 ans de prison ferme et des amendes très élevées, avec confiscation du véhicule.

Peut-on bénéficier d’un avocat gratuit ?

Oui. Les personnes à faibles revenus peuvent obtenir un avocat pro deo via le Bureau d’aide juridique (BAJ) de Bruxelles.

Cet avocat assure une défense complète, que ce soit pour une audition, une plainte ou une comparution devant le tribunal.

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