Ne pas recevoir son salaire à temps est une situation difficile qui peut rapidement devenir préoccupante.
En Belgique, le paiement du salaire est une obligation légale : tout retard ou non-versement constitue une faute grave de l’employeur.
Mais que faire concrètement si votre patron ne vous paie pas ? Découvrez vos droits, les recours possibles et le rôle d’un avocat en droit du travail pour obtenir rapidement le paiement des sommes dues.
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Maître Stéphane RIXHON
Commune : Ixelles
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Pro Deo : Oui
Contacter cet avocatVos droits en cas de salaire impayé
L’obligation légale de paiement du salaire
En Belgique, le paiement du salaire est une obligation prévue par la loi du 12 avril 1965 sur la protection de la rémunération des travailleurs.
Selon cette loi, l’employeur doit verser le salaire à la date fixée dans le contrat de travail ou dans la convention collective applicable.
Tout retard ou absence de paiement constitue une violation du contrat. Cela peut être sanctionné :
- Par le tribunal du travail,
- Et, dans les cas les plus graves, par une amende administrative ou pénale.
Le travailleur a donc le droit d’exiger le paiement intégral et ponctuel de son salaire, sans justification de retard liée à la trésorerie ou à la gestion interne de l’entreprise.
Qu’est-ce qu’un salaire impayé ?
On parle de salaire impayé lorsqu’un employeur ne verse pas, partiellement ou totalement, la rémunération due à son salarié à la date convenue.
Cela peut concerner :
- Le salaire mensuel principal,
- Les heures supplémentaires,
- Les primes, commissions ou avantages liés au contrat,
- Et parfois même le pécule de vacances.
Les causes sont diverses :
- Difficultés financières de l’entreprise,
- Conflit sur les prestations effectuées,
- Retard administratif,
- Ou volonté délibérée de l’employeur de différer le paiement.
Quelle qu’en soit la raison, un salaire non payé reste illégal et justifie une intervention rapide du salarié pour faire valoir ses droits.
Les premières démarches à effectuer
Vérifier la situation
Avant toute action, il est important de vérifier les faits. Relisez votre contrat de travail ou le règlement de l’entreprise pour confirmer la date de paiement prévue.
Un simple retard bancaire ou une erreur administrative peut parfois expliquer le non-versement du salaire.
Si vous disposez d’une fiche de paie sans versement correspondant sur votre compte, conservez ce document : il constitue une preuve essentielle en cas de recours.
Contacter votre employeur
Si le problème persiste, contactez directement votre employeur ou le service des ressources humaines.
Expliquez la situation de manière calme et professionnelle, en demandant une confirmation de la date de paiement.
Il est conseillé d’envoyer un courrier ou un e-mail de relance mentionnant :
- Le montant dû,
- Le mois concerné,
- Et la date à laquelle le paiement aurait dû être effectué.
Cette trace écrite sera utile si la situation s’aggrave.
Faire appel à un délégué syndical ou au service du personnel
Si vous êtes affilié à un syndicat (FGTB, CSC ou CGSLB), informez votre délégué syndical.
Les organisations syndicales peuvent intervenir directement auprès de l’employeur pour régler le conflit à l’amiable.
Elles peuvent aussi, si nécessaire, saisir le contrôle des lois sociales ou vous aider à déposer une plainte officielle.
Que faire si l’employeur ne paie toujours pas ?
Porter plainte auprès de l’Inspection sociale
Si votre employeur persiste à ne pas vous payer malgré vos relances, vous pouvez déposer une plainte auprès du Contrôle des lois sociales du SPF Emploi.
Ce service public est chargé de veiller au respect de la législation du travail, notamment en matière de paiement des salaires.
Après votre signalement, les inspecteurs peuvent :
- Vérifier la situation de l’entreprise,
- Exiger le paiement immédiat du salaire,
- Et dresser un procès-verbal d’infraction si l’employeur ne coopère pas.
L’employeur s’expose alors à des amendes administratives ou pénales.
Saisir le tribunal du travail
Si la plainte ne suffit pas ou que vous souhaitez une décision contraignante, vous pouvez saisir le tribunal du travail.
Le juge peut :
- Ordonner le paiement immédiat du salaire dû,
- Imposer le versement des intérêts de retard,
- Et, dans certains cas, accorder des dommages et intérêts pour le préjudice subi.
La procédure peut être engagée seul ou avec l’aide d’un avocat en droit du travail.
Elle est généralement rapide, car les litiges salariaux sont considérés comme prioritaires par les tribunaux.
Faire appel à un avocat en droit du travail
Si la situation devient conflictuelle ou que vous craignez des représailles, il est conseillé de consulter un avocat spécialisé en droit du travail.
Celui-ci peut :
- Envoyer une mise en demeure officielle à votre employeur,
- Vous représenter devant le tribunal,
- Et vous conseiller sur la rupture éventuelle du contrat pour faute grave de l’employeur.
Un avocat peut également vous aider à calculer les sommes exactes dues, en tenant compte des primes, congés payés ou heures supplémentaires.
Peut-on quitter son emploi en cas de salaire impayé ?
Rupture du contrat pour faute grave de l’employeur
Le non-paiement du salaire est considéré en droit belge comme une faute grave de l’employeur.
Cela signifie que le salarié peut rompre son contrat de travail sans préavis ni indemnité à verser, à condition de pouvoir prouver le non-paiement.
Cette décision ne doit pas être prise à la légère. Avant d’agir, il est vivement conseillé de consulter un avocat ou son syndicat pour confirmer la solidité du dossier.
L’avocat pourra, si nécessaire, rédiger une lettre de rupture motivée exposant clairement les faits et les preuves (extraits de compte, fiches de paie non payées, échanges écrits).
Une fois la rupture prononcée, le travailleur peut réclamer les salaires dus et d’éventuelles indemnités compensatoires devant le tribunal du travail.
Le droit au chômage après la rupture
Beaucoup de travailleurs hésitent à quitter leur emploi par peur de perdre leurs droits sociaux.
Or, lorsque la rupture est justifiée par un salaire impayé, le travailleur conserve son droit aux allocations de chômage.
Pour cela, il faut :
- Déclarer la rupture pour faute grave de l’employeur auprès de l’ONEM,
- Joindre les preuves du non-paiement (courriers, fiches de paie, relevés bancaires),
- Et, si possible, une attestation d’un avocat ou d’un syndicat confirmant la légitimité de la démarche.
Ainsi, la loi protège le salarié qui agit de bonne foi pour défendre son droit fondamental à être payé pour son travail.
Cas particulier : l’employeur en faillite
Que faire en cas de faillite de l’entreprise
Si votre employeur est déclaré en faillite, vous n’êtes pas sans recours.
En Belgique, les travailleurs bénéficient d’une protection spécifique grâce au Fonds de fermeture des entreprises (FFE).
Ce fonds public prend en charge le paiement des salaires impayés, des indemnités de préavis et du pécule de vacances lorsque l’employeur n’est plus en mesure de le faire.
Dès l’annonce de la faillite, il est important de réagir rapidement :
- Rassemblez vos fiches de paie, contrats et preuves de salaire non versé.
- Contactez le curateur désigné par le tribunal de l’entreprise, qui gère la faillite.
- Transmettez-lui vos documents pour être inscrit sur la liste des créanciers.
Le Fonds de fermeture se basera ensuite sur ces informations pour vous rembourser dans les meilleurs délais.
Le rôle du curateur
Le curateur est un avocat désigné pour administrer les biens de l’entreprise faillie.
Il devient votre interlocuteur principal pour toute question relative à votre rémunération.
C’est lui qui :
- Confirme le montant des salaires impayés,
- Transmet les données au Fonds de fermeture,
- Et assure le suivi administratif du dossier.
En général, le curateur contacte directement les anciens salariés pour récupérer les informations nécessaires.
Toutefois, si vous ne recevez aucune nouvelle, il est conseillé de prendre contact avec lui dès la déclaration de faillite.
Les délais de paiement
Une fois le dossier complet transmis au Fonds de fermeture, le paiement intervient généralement dans un délai de quelques semaines à quelques mois.
Le délai dépend du nombre de travailleurs concernés et de la complexité de la faillite.
Les sommes versées par le fonds sont nettes, car les cotisations sociales et fiscales sont déjà déduites.
L’importance d’un avocat en droit du travail
Pourquoi consulter un avocat
Lorsqu’un salaire n’est pas payé, la situation peut rapidement se compliquer.
Un avocat en droit du travail est le professionnel le mieux placé pour analyser votre dossier et vous conseiller sur la stratégie à adopter.
Il peut notamment :
- Vérifier la légalité du comportement de l’employeur,
- Rédiger une mise en demeure officielle,
- Introduire une action devant le tribunal du travail,
- Et réclamer, en plus du salaire impayé, des intérêts de retard ou des indemnités compensatoires.
Son intervention permet souvent de résoudre le litige plus rapidement, surtout lorsque l’employeur est de mauvaise foi ou tente de gagner du temps.
Avocat pro deo pour les revenus modestes
Les salariés disposant de revenus limités peuvent bénéficier d’un avocat pro deo, c’est-à-dire d’un accompagnement gratuit ou partiellement pris en charge par l’État.
Cette aide est octroyée par le Bureau d’aide juridique, sur base de justificatifs de revenus récents.
L’avocat pro deo offre la même qualité d’assistance qu’un avocat privé.
Il peut :
- Engager une procédure en paiement du salaire,
- Vous représenter devant le tribunal,
- Et assurer la défense de vos droits sans coût excessif.
Recourir à ce dispositif permet à tout travailleur, même en difficulté financière, d’agir efficacement contre un employeur défaillant.
Faites-vous accompagner par un avocat en droit du travail
Un salaire impayé n’est jamais une situation à prendre à la légère. En Belgique, la loi protège fermement le travailleur contre ce type de manquement.
Que le retard soit dû à des difficultés financières, une faillite ou un simple abus, vous disposez de droits concrets et de recours efficaces.
Les premières démarches consistent à vérifier la situation, contacter l’employeur, puis, si nécessaire, saisir l’Inspection sociale ou le tribunal du travail.
Un avocat en droit du travail, même pro deo, peut vous aider à récupérer rapidement les sommes dues et à défendre vos droits en toute sécurité juridique.
Ne laissez pas la situation s’envenimer : plus vous agissez tôt, plus les chances d’obtenir un règlement rapide et complet de votre salaire augmentent.
FAQ – Salaire impayé en Belgique
Que faire si mon patron ne me paie pas ?
Commencez par le contacter pour obtenir des explications écrites.
Si le problème persiste, adressez une mise en demeure et saisissez le Contrôle des lois sociales ou le tribunal du travail.
Combien de temps attendre avant d’agir ?
Il est conseillé d’agir dès le premier mois de retard.
Attendre trop longtemps pourrait compliquer la récupération des salaires, surtout si l’entreprise rencontre des difficultés financières.
Puis-je quitter mon emploi sans préavis si je ne suis pas payé ?
Oui, le non-paiement répété du salaire est une faute grave de l’employeur.
Vous pouvez rompre votre contrat sans préavis ni indemnité, à condition de pouvoir le prouver.
Puis-je réclamer des dommages et intérêts ?
Oui. Le tribunal du travail peut accorder des intérêts de retard et des dommages pour préjudice moral ou financier causé par l’absence de paiement.
Que faire si mon employeur est en faillite ?
Contactez le curateur chargé de la faillite et introduisez une demande auprès du Fonds de fermeture des entreprises, qui prend en charge le paiement des salaires impayés.